Burn-out, bore-out, brown-out… Autant d’expressions qui désignent des maladies professionnelles. Pas besoin de chercher bien loin le grand responsable : le stress. Le stress au travail serait responsable, selon l’INRS (l’Institut National de Recherche et de Sécurité), d’un coût social estimé entre 2 et 3 milliards en 2007. Au total, ce ne sont pas moins de 50 à 60% des journées au travail perdues. Ces chiffres sont considérés comme un minimum social, mettant en avant l’impact du job strain (soit la situation de travail tendue), qui n’est autre que le résultat d’une forte pression managériale, d’une absence d‘autonomie au travail, ainsi que d’une réalisation personnelle.
Le stress au travail est un sujet de société qui mérite réflexion. Le stress est dû à quoi ou à qui ? Comment le soulager ? Quelles mesures adopter, sans perturber les habitudes de travail de vos collaborateurs ? Et surtout, comment faire perdurer un climat social bénéfique à vos équipes, afin qu’elles allient bonheur au travail et performance ? Nous abordons toutes ces questions sans détour au sein de cet article.
Selon l’INRS, le stress en entreprise ne se définit pas en une seule ligne ! De nombreux facteurs sont à prendre en compte pour appréhender pleinement la définition du stress au travail. Selon l’INRS, le stress au travail est le résultat d’un “déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire dans le cadre professionnel et les ressources dont elle dispose pour y répondre.” La santé physique, ainsi que la santé mentale du salarié, sont donc impactées de plein fouet face au stress professionnel.
Les risques évoqués sont à double-sens. L’individu sur son lieu de travail, ainsi que l’entreprise responsable des situations de stress, payent les pots cassés. Toujours selon l’INRS, les conditions de travail stressantes nuisent au bien-être au travail, créant un mal-être dans le milieu professionnel.
Face à ces situations de stress, les entreprises font face à de l'épuisement professionnel de la part de leur salariés. Le lieu de travail est marqué par une ambiance néfaste (harcèlement moral, absentéisme, stress au boulot, burnout, etc.). Faire face chaque jour à cette vie professionnelle n’est ni bénéfique, ni valorisante, sans compter que les relations au travail ne sont pas au beau fixe…
Résultat ? L’entreprise est marquée par un turn-over chronique, où la souffrance au travail est mise de côté et la qualité de vie au travail qui ne cesse de se dégrader…
Avez-vous déjà entendu parler des risques psychosociaux ? Cette expression désigne un ensemble de situations, à travers lesquelles une personne peut développer un déséquilibre personnel. Celui-ci se manifeste par une fatigue physique ou mentale, ainsi qu’un clivage social négatif, impactant de plein fouet sa productivité.
La solution ? Tout simplement identifier les facteurs de stress. La cause du stress peut être une personne, qui impose un stress négatif et chronique à ses équipes. Par exemple, un manager qui mélange sa vie personnelle ou professionnelle, déchargeant sa surcharge de stress sur ses équipes. La cause du stress liée au travail peut également être liée à la pression de la hiérarchie sur tous les managers. Ou encore un surmenage des équipes, un environnement professionnel inapproprié, etc.
La gestion du stress au travail, ce n’est pas qu’une simple question qui touche le développement personnel. Le stress au travail, c’est assurer la prévention des risques psychosociaux, donc apporter une organisation du travail positive. Évacuer le stress, c’est permettre à ses collaborateurs de se donner à 200% dans leur travail, de prendre du recul sur les process actuels… Et de venir sans boule au ventre sur son lieu de travail.
Si vous êtes managers, vous avez pour responsabilité de réduire le stress au travail de vos collaborateurs. Pour ce faire, il est important d’identifier quels sont les principaux facteurs de stress, afin de mettre en place un plan de prévention du stress au travail. Pour vous aider à lutter contre le stress, voici un plan à suivre pour limiter les risques professionnels.
Le saviez-vous ? Le 4 juillet 2008, certains partenaires sociaux européens ont signé un accord national interprofessionnel sur le stress au travail, dans le cadre de l’article 138 du Traité CE. Rendu obligatoire en 2009, cet accord oblige les entreprises à prendre en compte les différents facteurs de stress sur leur lieu de travail. Ainsi, dès qu’un facteur de stress au travail est remonté à la hiérarchie, l'entreprise doit l’éliminer ou, du moins, le réduire. L'entreprise a donc pour responsabilité d'assurer la prévention physique et mentale de ses salariés. D'ailleurs, des entreprises comme United Heroes proposent des solutions pour lutter contre le stress au travail et préserver la santé mentale des équipes. Réduire le stress au travail est donc une obligation légale à ne pas prendre à la légère !
Toujours selon l’INRS, différents facteurs de stress au travail existent :
Ces indicateurs de stress au travail peuvent être facilement débusqués si le manager est à l’écoute de ses collaborateurs et les observe. Il est important que celui-ci apporte des solutions concrètes et sache dire non quand il le faut. Le salarié peut être stressé de parler de ses causes de stress. Des entretiens individuels réguliers (trimestriels et un autre annuel) sont une bonne base pour lutter contre le stress au travail.
Des psychologues ont analysé les données personnelles de plusieurs personnes sujettes au stress au travail sur le long terme. Leur prise en charge a permis d’analyser les raisons des cas de stress, d'arrêts maladie, etc. En sophrologie ou en psychologie du travail, les professionnels de santé mettent en avant que les mécanismes physiologiques du stress au travail sont visibles. Ils sont catégorisés de 3 sortes selon l’INRS.
Lors d’une situation de stress, le corps va libérer des catécholamines, soit des hormones responsables de l’adrénaline. C’est lorsque le salarié ressent physiquement l’impact du stress au travail : maux de ventre, fréquence cardiaque qui s’accélère, tension artérielle, température corporelle qui augmente, etc. La vigilance du salarié a tendance à diminuer - mais pas son anxiété !
Le salarié, en proie à son stress au bureau, ne voit qu’une seule solution face à la source de stress : résister. Il va ainsi apprendre à gérer son stress… En le laissant l’habiter. Pour mieux gérer le stress, il va continuer à accumuler la charge de travail, développer différentes sources de stress et se mettre au cœur de situations stressantes.
Les hormones dites glucocorticoïdes s’activent. Le sang circule plus vite dans le sang, afin de nourrir les muscles, le cœur et le cerveau pour optimiser l’énergie demandée. Plus de sucre, pour plus d'énervement au travail….
Se relaxer n’était peut-être pas tant un luxe… Le professionnel est à présent sujet à un épuisement professionnel. Travailler sous pression dérègle les hormones du corps, qui n’ont plus suffisamment de glucocorticoïdes en stock. Résultat ? Le corps ne peut plus suivre le rythme imposé par l’entreprise. Chaque action devient difficile, si ce n’est un véritable challenge pour ne pas s’écrouler. Le burn-out est bientôt là !
En tant que manager, identifier au plus vite les mécanismes physiologiques permet d’éviter d’avoir des collaborateurs épuisés. Il faut apporter des mesures concrètes, notamment via la création d’un plan de prévention une fois ces mécanismes identifiés.
Des mesures de prévention dans la gestion du stress au travail ont été également proposées par l’INRS. Celles-ci reposent sur des leviers stratégiques simples :
Bien entendu, il est également demandé à l'entreprise qu'elle propose différentes actions, afin de valoriser les compétences au travail et assurer un management tourné vers le bien-être et le développement personnel. L’INRS propose notamment de se former sur la gestion individuelle du stress, à la gestion des conflits, de réaliser des thérapies cognitives en collaborant avec des sophrologues, etc.
En tant qu’employé dans une entreprise, le stress chronique en entreprise peut s’avérer néfaste pour sa productivité. La prévention du stress au travail peut se faire à son échelle, en mettant en place différentes solutions : activités en extérieur, demande de point avec son manager, discussion avec un professionnel de santé (psychologue, naturopathe, sophrologue, etc.).
Pour gérer son stress en entreprise, il n’y a pas de secret. Il faut que la communication soit à double sens entre l’entreprise et le salarié. Si la communication n’est pas présente chez l’un ou l’autre, les risques psychosociaux seront un risque à prendre en compte sur la performance au travail, ainsi que le bien-être des collaborateurs.
N’oubliez pas de communiquer dès que vous sentez un facteur de stress naître au travail. Mieux vaut prévenir que guérir !