Dans notre précédent article, nous alertions sur le déclin des compétences face à l’intelligence artificielle. Des fonctions entières sont redessinées sous l’effet de l’automatisation. Mais si certaines compétences déclinent, d’autres, au contraire, prennent une valeur inédite. Mieux encore : elles deviennent indispensables.
À l’heure où l’IA transforme les métiers de l’intérieur, former ne consiste plus seulement à accompagner le changement. Il faut former mieux, plus vite et de façon ciblée. Non pour s’adapter à l’IA, mais pour en tirer parti. Et surtout, pour réaffirmer ce que l’intelligence artificielle ne pourra jamais totalement remplacer : l’humain.
Les compétences qui s’imposent à l’ère de l’IA
1. L’analyse de données : transformer l’information en action
C’est la compétence jugée la plus stratégique dans le monde du travail post-IA. Non pas pour générer des tableaux, mais pour savoir interpréter, prioriser et tirer des décisions opérationnelles à partir de données complexes. L’IA fournit des insights bruts ; c’est à l’humain de leur donner du sens.
Cette capacité d’analyse devient un facteur de différenciation clé, notamment dans les fonctions marketing, produit, RH ou finance.
2. La création de contenus : concevoir, rédiger, orchestrer
Loin de faire disparaître les métiers de la rédaction ou de la création, l’IA les transforme profondément. Elle permet de gagner du temps sur l’exécution, mais renforce le besoin d’un savoir-faire humain sur l’idéation, la structuration des messages, la tonalité, la narration.
Ce sont les professionnels capables de briefer une IA, de l’ajuster et de finaliser avec pertinence qui tireront leur épingle du jeu.
3. La gestion de projet : piloter dans un environnement augmenté
Coordonner des équipes, orchestrer des délais, intégrer des outils IA dans un planning réaliste… La gestion de projet ne s’efface pas avec l’IA, elle devient plus exigeante. Car elle repose désormais sur une hybridation permanente entre humains et technologies.
Les profils capables d’anticiper les impacts de l’automatisation sur les flux de travail seront essentiels dans toutes les organisations.
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4. Le management : mobiliser les compétences humaines
À l’heure des outils intelligents, le rôle du manager évolue. Moins prescripteur, plus animateur, il doit savoir accompagner le changement, gérer des équipes augmentées, apaiser les peurs et favoriser l’adoption.
Il devient un facilitateur de transition, capable de relier technologie, performance et humain. Un manager qui forme, qui écoute et qui développe les talents dans une logique d’apprentissage continu.
5. L’éthique professionnelle : garantir un usage responsable
Plus l’IA progresse, plus la question du cadre éthique devient incontournable. Savoir identifier les biais, poser des limites, interroger la pertinence d’un usage algorithmique : ces réflexes éthiques sont attendus à tous les niveaux de l’organisation. La technologie ne pose pas de questions. C’est à l’humain de les poser. Et de s’assurer que l’innovation reste au service de l’intérêt collectif.
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Un classement qui bouscule les certitudes
Fait marquant de l’étude : le prompt engineering, pourtant très médiatisé, n’est cité que dans 18 % des cas. Quant à la pensée critique, souvent évoquée comme une soft skill essentielle, elle arrive loin derrière les compétences plus concrètes et opérationnelles.
Ce décalage révèle une vérité méconnue : les collaborateurs ne demandent pas d’apprendre à manier l’IA pour elle-même, mais à l’intégrer à leur métier, à leurs processus, à leur quotidien. Le besoin prioritaire n’est pas de devenir expert technique, mais de rester maître de sa valeur ajoutée dans un univers technologique.
Former à l’IA : les pratiques qui fonctionnent
La formation à l’intelligence artificielle ne peut se limiter à des modules techniques. Selon l’étude menée par Edflex et Pollen, les entreprises les plus avancées adoptent une approche globale et progressive. Elles commencent par acculturer les équipes aux usages, en intégrant des démonstrations concrètes dans le quotidien. Elles créent des « learning slots » dédiés, valorisent les certifications, et développent des référentiels de compétences mêlant hard et soft skills.
Ce décalage révèle avant tout une méconnaissance persistante de l’outil. Le faible intérêt accordé au prompt engineering et à la pensée critique montre que beaucoup de collaborateurs ne perçoivent pas encore pleinement ce qui conditionne une utilisation efficace de l’IA. Ils en voient les résultats, mais pas les mécanismes.
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Sans compréhension fine de son fonctionnement, l’IA reste un outil opaque, parfois magique, rarement maîtrisé. Former ne doit donc pas se limiter aux usages superficiels, mais aussi éclairer les leviers d’appropriation qui permettent de garder le contrôle et de créer de la valeur.
L’avenir du travail sera humain (ou ne sera pas)
L’IA redistribue les cartes, mais elle ne les retire pas des mains humaines. Ce sont les compétences transversales, adaptatives et critiques qui feront la différence. Pour les entreprises, il est urgent d’investir dans une stratégie de formation ambitieuse, alignée sur les réalités du terrain et sur les défis à venir.
Téléchargez l’étude complète pour découvrir les chiffres clés, les freins rencontrés et les leviers activables dès aujourd’hui pour former efficacement vos équipes à l’intelligence artificielle.