L’intelligence artificielle transforme nos métiers, nos outils, nos compétences, et impose un nouveau rythme aux entreprises. À l’heure où 79 % des salariés utilisent déjà l’IA dans leur travail, il devient stratégique de se poser une question simple : qui former à l’IA pour en tirer pleinement parti ?
Une adoption massive, mais une formation encore trop sélective
Selon l’étude menée par Pollen et Edflex, 81 % des entreprises considèrent qu’il est prioritaire de former leurs collaborateurs à l’IA.
Pourtant, 57 % des salariés déclarent ne toujours pas avoir accès à une formation dédiée dans leur entreprise.
Ce décalage crée une fracture : certaines organisations accélèrent, d’autres risquent de décrocher.
Les premières initiatives ciblent principalement les managers (64 %) et les décideurs, suivis de formations plus larges pour les collaborateurs (47 %). Mais cette approche suffit-elle vraiment à structurer une culture IA en profondeur ?
La réponse dépend en partie du niveau de maturité de l’entreprise.
Maturité IA : quatre profils d’entreprise, quatre stratégies de formation
La grille de lecture proposée dans l’étude distingue quatre stades de maturité à l’IA. À chaque niveau, correspond une approche ciblée pour maximiser l’impact de la formation.

1. Non engagé : sensibiliser pour créer un socle commun
Ces entreprises n’ont pas encore structuré de stratégie IA. L’objectif est de lancer la dynamique en expliquant les usages possibles, en démystifiant la technologie, et en posant les bases éthiques. Une acculturation simple, rapide, avec des exemples métiers concrets est indispensable.
➡ Cible à former en priorité : l’ensemble des collaborateurs, avec des focus sur les managers de proximité, équipes RH, directions fonctionnelles.
2. Deploy : expérimenter pour adopter les bons usages
L’IA commence à être utilisée pour booster la productivité. À ce stade, les formations doivent montrer comment gagner du temps avec les bons outils (ex. : rédaction assistée, automatisation de tâches, recherche d’informations). L’enjeu est de rendre les équipes autonomes et confiantes.
➡ Cible à former : l’ensemble des collaborateurs, avec des relais internes.
3. Augment : structurer la valeur ajoutée humaine
Ici, l’IA devient un levier stratégique. L’objectif est de former des ambassadeurs capables de diffuser les bonnes pratiques et d’adapter les outils aux enjeux spécifiques de leur métier (marketing, relation client, finance…). On valorise la montée en compétence, la prise d’initiative et l’appropriation métier.
➡ Cible à former : experts internes, métiers support, leaders d’équipe.
4. Transform : ancrer l’IA dans le business model
L’entreprise conçoit ses offres et services avec l’IA. La formation devient un pilier culturel. On y développe des connaissances globales de l’IA, avec des parcours par métier, des certifications, des ateliers avancés. L’IA n’est plus un outil : c’est un réflexe.
➡ Cible à former : l’ensemble des collaborateurs, avec une logique de spécialisation.
Les soft skills avant le prompt engineering

Fait marquant de l’étude : 78 % des répondants estiment que les soft skills sont les compétences les plus importantes à développer à l’ère de l’IA, loin devant le prompt engineering, cité par seulement 18 %.
Pourquoi ? Parce que l’enjeu n’est pas d’apprendre à « faire de l’IA », mais à travailler avec elle :
- Esprit critique pour interpréter les résultats générés
- Capacité à gérer un projet dans un environnement automatisé
- Leadership pour embarquer les équipes
- Responsabilité éthique dans les usages
💡 Pour aller plus loin sur les compétences en déclin à cause de l’IA, consultez nos articles :
IA au travail : les compétences que vous n’utiliserez plus demain
Ces compétences que l’IA ne remplacera pas
Former, ce n’est pas former tout le monde de la même façon
Pour générer un véritable impact, la formation ne peut pas être uniforme : elle doit refléter les besoins concrets de chaque métier et le degré d’appropriation de l’IA dans l’organisation.
Quelques bonnes pratiques issues de l’étude pour y parvenir :
- Filtrer les contenus selon le niveau de maturité IA (initiation / opérationnel / expert)
- Lier les contenus aux cas d’usage métiers (prompts pour les commerciaux, analyse prédictive pour les RH, etc.)
- Accorder du temps à la pratique avec des créneaux hebdomadaires dédiés à la formation à l’IA
- Soutenir les managers dans leur rôle de transformation : ateliers, coaching, référentiels de compétences IA
- Mesurer l’impact formation IA sur les indicateurs métiers (temps gagné, adoption, productivité)
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Pour conclure : penser stratégie, pas outil
Former à l’IA ne consiste pas à cocher une case dans un plan de formation. C’est accompagner une transformation globale.
Les entreprises qui réussiront à tirer parti de l’intelligence artificielle sont celles qui auront compris que le vrai levier, ce sont les humains, et que leur donner les clés de compréhension, d’usage et d’adaptation est le meilleur investissement à long terme.
Alors, à la question « qui doit-on former à l’IA ? », la réponse est simple : tout le monde… mais pas n’importe comment.
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